10 sept. 2024
Lorsque nous examinons la grande variété de matériel dans la Bible, nous nous rendons compte que nous avons affaire à quelque chose d’un peu différent lorsqu’il s’agit du Nouveau Testament. Il s’agit de textes écrits peu de temps après les événements qu’ils décrivent. Il existe une tradition complexe qui comprend un certain degré de réminiscence personnelle. Cela signifie que nous voyons l’impact de la communication de Dieu se refléter dans les souvenirs de la première et de la deuxième génération.
Cela nous amène à Jésus. Lorsque nous essayons de nous retrouver dans l’histoire de Dieu, de décider ce qui constitue une bonne ou une mauvaise interprétation de l’histoire, nous devons nous demander selon quels critères nous discernons la vérité du mensonge. Il n’est pas surprenant que la réponse chrétienne soit qu’elle doit être comprise en termes de Jésus-Christ. C’est en lui que la signification de tout ce qui s’est passé auparavant est mise à nu. C’est en lui qu’est fixé le programme de ce qui va suivre. Sans essayer de saper ou d’ignorer l’intégrité des écritures juives en elles-mêmes, le chrétien est tenu de lire les écritures juives comme évoluant vers un point où une nouvelle profondeur de sens est mise à nu dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus.
L’histoire de Jésus est l’histoire dans laquelle nous voyons à quoi ressemblent une obéissance et un amour sans équivoque. Voici l’histoire d’une réponse à Dieu si pleine d’intégrité, si entière, qu’elle reflète parfaitement l’acte de Dieu qui la fait émerger. La parole de Dieu et la réponse des êtres humains sont ici liées. Ainsi, si toute la Bible concerne la parole de Dieu et la réponse des êtres humains, c’est en regardant l’histoire de Jésus que nous découvrons comment lire le reste de la Bible. C’est à la lumière de sa vie, de sa mort et de sa résurrection que nous lisons le reste de la Bible.
Il s’agit en fait de l’œuvre d’une vie. Il faut continuer à travailler, à lire, à réfléchir. Chaque fois que nous tournons autour de cette réalité centrale, nous pouvons voir quelque chose de nouveau. Toute la longue et vaste histoire des commentaires chrétiens sur la Bible est un exercice toujours plus vaste de cette réalité : celui de relier différentes parties au centre. Nous le faisons dans l’espoir que quelque chose prenne vie d’une manière nouvelle en relation avec Jésus-Christ.
Ce n’est pas comme si personne n’avait jamais pensé à lire la Bible de cette manière jusqu’à présent. Le processus est en cours dans les pages mêmes de la Bible. Par exemple, dans le premier et le deuxième livre des Rois, nous entendons l’histoire dramatique du massacre par Jéhu de la maison royale d’Achab à Jezréel. Dans le deuxième livre des Rois, ce massacre est décrit comme un triomphe de la justice de Dieu. Il s’agit d’une histoire très difficile, compte tenu de toutes les effusions de sang qu’elle contient.
Quelques générations plus tard seulement, nous trouvons dans le livre d’Osée un prophète d’Israël qui se penche sur cette même histoire et dit que Jezréel est un nom de honte, et non de triomphe, et que les atrocités commises par Jéhu devraient être punies. Quelque chose a changé la perspective. Aussi tyrannique et idolâtre qu’ait été la maison royale d’Achab, Osée a pu voir que la parole de Dieu appelant à la fidélité était facilement transformée en une excuse pour une nouvelle occasion d’atrocité et de violence humaine.
Ailleurs dans son livre, le prophète Osée écrit de manière émouvante sur l’amour impuissant de Dieu pour son peuple. Il décrit l’amour de Dieu comme le type d’engagement qui perdure même lorsqu’il semble humilier Dieu. Le cœur du prophète s’est ouvert pour voir quelque chose de plus de Dieu et cela l’a conduit à voir l’histoire de ce peuple d’une nouvelle manière. Pour le chrétien, c’est une sorte d’avant-goût de la compassion illimitée de Dieu que nous voyons en Jésus-Christ.
Kevin+